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Purple Haze

23 juillet 2005

Onibaba (1964)

onibaba_affiche2Réalisateur : Kaneto Shindô
Scénariste : Kaneto Shindô
Acteurs : Nobuko Otowa, Jitsuko Yoshimura, Kei Sato, Jukichi Uno
Musique : Hikaru Hayashi




Synopsis
Dans un Japon médiéval ravagé par la guerre, la mère et la femme d'un guerrier attendent son retour du front. Elles survivent en trompant les soldats qui se perdent dans la région, qu'elles tuent pour ensuite vendre leurs possessions...

Réalisé par Kaneto Shindô, qui est également scénariste (140 films !).pdvd_134__2_2

Le film se déroule vers la fin de l'ère Kamakura (1185-1333). C'est l'histoire d'une paysanne et de sa belle-fille qui essaient de survivre comme elles peuvent dans un no man's land pendant une période de trouble et de famine. De ce fait, la seule manière qu'elles ont pour survivre est de piller des soldats égarés pour pouvoir vendre leurs armes en échange de nourriture.
C'est dans ce contexte chaotique, où la morale est remplacée par l'instinct de survie, que nous place le réalisateur.

pdvd_138__1_Ce film fut une grande surprise pour moi. Je l'avais déjà aperçu plusieurs fois dans des pubs sur les bonus de dvd japonais, mais je m'y étais jamais vraiment intéressé.
Jusqu'au jour, où me prit l'envie de le découvrir, séduit par une image tirée du film, celle d'un magnifique démon.

Tout d'abord la musique, du free jazz accompagnée de percussions africaines, ainsi que la première scène, mettent tout de suite dans le bain (sanglant) du film. C'est sombre, très sombre, rien à voir avec les jidai geki de l'époque. Kaneto Shindô nous montre un Japon dévasté par des guerres civiles incessantes où l'esprit de chevalerie et lespdvd_1311 valeurs morales sont inexistantes. On est ici dans un huis clos opressant, macabre, où le quotidien rime avec meurtre et pillage.
Quant aux samouraïs, ils sont montrés comme des brutes arrogantes n'ayant pas plus de morale que leurs assassins, loin de l'image héroïque qui les caractérise. Ceci dit, le réalisateur ne juge en aucun cas les actes de ses personnages, il se limite à nous montrer la condition humaine confrontée à des extrêmes qui la pousse à transgresser les lois morales établies.
Tout cela est ajouté à une touche d'érotisme très sensuelle qui peaufine le tout.

La photographie est d'un superbe noir et blanc, et les cadrages sont excellents et bien travaillés.pdvd_084

L'ambiance est opressante et les acteurs jouent impeccablement.
La belle-mère (Nobuko Otowa) est impressionante et très naturelle dans son jeu.
Kei Sato dans un de mes rôles préférés, accompagné de la très belle Jitsuko Yoshimura.

Pour conclure SPOILER La scène où le samouraï portant un masque de démon fait irruption est tout simplement mythique ! FIN DU SPOILER



Bref, un film bien sombre qui inflige un grand coup sur l'éthique humaine. À voir d'urgence.

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17 juillet 2005

Yojimbo (1961)

yojimbo_cover_criterionAka : The Bodyguard
Genre : Chambara, Yakuza-eiga
Réalisateur : Akira Kurosawa
Scénariste : Ryuzo Kikushima, Akira Kurosawa
Acteurs : Toshirô Mifune, Tatsuya Nakadai, Yôko Tsukasa, Daisuke Katô
Musique : Masaru Satô




Synopsis
XIX siècle, le samouraï errant Sanjuro arrive dans un village...


Raah nostalgie, le premier chambara que j'ai vu et celui qui m'ayojimbo_1321 donné envie d'en découvrir plus.
C'est dans ce film que j'ai découvert celui qui allait être, avec Mifune, mon acteur préféré toutes nationalités confondues, Tatsuya Nakadai.

L'histoire se situe vers la fin de l'ère Edo au XIX siècle. Un ronin vagabond affamé se retrouve dans un village funeste déchiré entre deux factions rivales yakuza. Voyant ce conflit, il décide de rester pour profiter de la situation et pouvoir enfin manger à sa faim grace à son art au sabre, mais l'arrivé du frère de l'un des chefs changera le cours des événements.

Il y aura un avant et un yojimbo113après Yojimbo. En effet, ce film marqua irréversiblement l'histoire du chambara en démythifiant les samouraïs tant glorifiés au Japon. C'est à partir de ce long-métrage que les chambaras nihilistes et cyniques apparurent de plus en plus nombreux.
Pour faire cette parodie, Kurosawa reprit les bases du western américain. Il fût à son tour source d'inspiration pour Sergio Leone, qui réalisa quelques années plus tard ses mythiques westerns-spaghetti, Pour une poignée de Dollars étant le remake de Yojimbo.

Quand à la performance des acteurs, Toshiro Mifune interprète parfaitement le rôle d'un samouraï cynique, sale et sans scrupules. Tatsuya Nakadaï joue ici le rôle le plus charismatique que j'ai pu voir, il incarnepdvd_029 Unosuke, un samouraï taré, violent et psychopathe. Il est d'ailleurs armé d'un revolver ce qui fout d'autant plus la trouille aux gens qui le croise.

La BO de Masaru Satô renouvelle complètement le genre avec l'utilisation de guitares et d'instruments moins traditionnels. Elle sera d'ailleurs utilisée comme model par de nombreux compositeurs de films chambara.


Un film incontournable qui aura fait date dans l'histoire du chambara.

4 juillet 2005

Vengeance Is Mine (1979)


Aka : Fukushû suruwa wareniarila_venganza_es_mia3
Genre : Drame
Réalisateur : Shohei Imamura
Scénariste : Masaru Baba, Ryuzo Saki
Acteurs : Ken Ogata, Mayumi Ogawa, Rentaro Mikuni, Mitsuko Baisho
Musique : Shinichirô Ikebe



Synopsis
La longue cavale sanglante d'un criminel dans le Japon des années 60...

Réalisé par Shoei Imamura.

Le film est basé sur l'histoire vrai d'Iwao Enokizu (Ken Ogata), un tueur japonais des années 60.
C'est une vision crue qui montre le côté humain d'un assassin, en évitant toute portée moralisatrice. Le suspense est mis à part dès le début pour plus se centrer sur la psychologie des personnages. Beaucoup de thèmes intéressants sont abordés, dont la répercussion du comportement parents-fils, la religion, le comportement des femmes et des hommes face aux difficultés, etc...
Un film marquant qui n'hésite pas à casser toute règle et tabou pour faire passer son message.

vengeance_is_mineLa performance des acteurs est excellente (notamment Ken Ogata [Iwao Enokizu], Mayumi Ogawa [Haru Asano] et Rentaro Mikuni [le père d'Enokizu]). Il y a des scènes à couper le souffle tellement c'est bien joué.

La musique est remarquable, composée par Shinichirô Ikebe, musicien qui a travaillé à plusieurs reprises avec Akira Kurosawa (Kagemusha, Rêves, Madadayo...) et Imamura (Eijanaika, La balade de Narayama, L'anguille...).

La photographie réussie à donner une profondeur et une ambiance unique au film. Beaucoup de plans sont magnifiques.


Bref, un film perturbant qui frappe en plein sur les mécanismes et le fonctionnement des êtres humains.
Incontournable !

29 juin 2005

Shura (1971)

                                    

Aka : Pandemonium, Demons
Genre : Chambara
Réalisateur :
Toshio Matsumoto
Scénariste :
Toshio Matsumoto, Nanboku Tsuruya
Acteurs : Katsuo Nakamura, Yasuko Sanjo, Juro Kara, Masao Imafuku

shura02Pandemonium est tout simplement mon chambara nihiliste préféré avec Sword of Doom. Un film expérimental, très sombre, cynique et violent.

Le titre laisse déjà présager que ça ne va pas être le typique chambara sur l'honneur et le courage de samouraïs tout propres et bien rasés.
En effet, la définition de celui-ci décrit très bien l'ambiance du film, "Pandemonium" :
Lieu où règne corruption, chaos et désordre. Ethymologiquement, "Tous les démons".

Le film nous raconte l'histoire de Gengobe, un ronin qui a pour objectif de créer une vendetta pour venger la mort de son seigneur.
Aucune musique, seul le bruit des cloches et des chants bouddhistes viennent parfois parsemer cet univers chaotique. De plus pour renforcer cette ambiance sombre, toutes les scènes se déroulent pendant la nuit excepté l'opening.

Le scénario est une adaptation écrite par le propre metteur en scène, de Kamikakete Sango Taisetsu, un classique du théâtre kabuki de Tsuruya Namboku. Cette oeuvre est également lié à la saga des 47 Rônins, classique de la littérature japonaise.
Le personnage principal Gengobei n’est autre que Fuwa Kazuemon, l’un des 47 rônins chargés de venger le maître Asano, poussé au suicide.

Le réalisateur Toshio Matsumoto, qui a travaillé principalement dans des documentaires, a contribué avec seulement quatre longs-métrages à son actif, par son approche radicale et ses audaces stylistiques, à dynamiter les codes traditionnels de la représentation cinématographique. Funeral Procession of Roses de 1969 en est le parfait exemple.

Pour conclure, ce film fait parti des plus beaux que j'ai vu quant à esthétisme. La photographie est tout simplement sublime.
 
Bref, une vrai descente aux enfers.
Un chambara nihiliste à voir absolument.

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28 juin 2005

Dai-bosatsu tôge (1966)

                                     

swordofdoom01story2Aka : Sword of Doom
Genre : Chambara
Réalisateur : Kihachi Okamoto
Scènariste : Shinobu Hashimoto
Interprètes : Tatsuya Nakadai, Yuzo Kayama, Michiyo Aratama, Toshirô Mifune, Kei Sato
Musique : Masaru Satô



Synopsis
Japon 1860. Les samouraïs savent que leur caste va bientôt disparaître. Certains, se concentrent sur l'enseignement de la «voie du sabre». D'autres intriguent entre partisans de l'Empereur et nostalgiques du Shogun. Les autres se replient sur eux-mêmes, refusant la réalité, et se réfugient dans l'ultra-violence, le nihilisme absolu...

Difficile de commencer tellement ce film me tient à coeur, c'est sans aucun doute un des films qui m'ont le plus marqués depuis ces dix dernières années.
C'est l'histoire de Ryunosuke Tsukue (Tatsuya Nakadai), un samouraï atteint d'un profond mal-être qui a perdu toute foi aux principes auxquels il avait toujours cru, lorsque celles-ci commencent à s'effondrer.
Un être dérouté qui cherche à donner un sens à sa vie dans une époque sombre et sans espoir.pdvd_0161

C'est une des oeuvres les plus sombres et personnelles d'Okamoto. En effet, le réalisateur fait parti de cette génération de cinéastes réactionnaires ayant vécu la seconde guerre mondiale qui ont marqué le cinéma nippon des années 50/60. Pas étonnant que ce film dégage une telle force quand on sait que le réalisateur a été envoyé au front en 1943 à peine agé de 19 ans, au moment où les affrontements étaient des plus violents. Ce long-métrage est selon moi, un moyen qu'il a eu d'exorciser ses démons intérieur. Un film qui prends au plus profond des tripes !

C'est une des adaptation du roman fleuve de Kaizan Nakazato, Le Passage du grand Bouddha, scénarisé par Shinobu Hashimoto (Throne of Blood, Seppuku, L'ange ivre...) et saupoudré d'expériences vécues du metteur en scène. Le film n'est donc pas totalement fidèle à l'oeuvre d'origine qui sert ici plutôt de support.

sword_of_doom2Les acteurs sont tous très bons, Nakadai dans un rôle qui lui va à merveille, Toshirô Mifune impec et Michiyo Aratama qui n'est pas moins remarquable dans le rôle de la femme de Bunnojo.
Nakadai et Mifune étant mes acteurs favoris, ce film est d'autant plus spécial pour moi.
Et puis à noter que c'est là que j'ai connu Kei Sato (un autre acteur que j'adore) qui joue ici le rôle de Kamo Serizawa, un des dirigeants de la mythique milice du Shinsengumi.

Venons-en maintenant aux scènes de combats. Elles font parties des plus belles qui m'ont été données de13 voir, que ce soit la première ou celle sous la neige, chaque plan est magnifique et soigné. Les amateurs de kendo seront comblés tant c'est un régal pour les yeux.
La photographie est excellente et transmet parfaitement l'ambiance sombre et nihiliste du film.
De même pour la musique composée par Masaru Satô, qui a travaillé dans la plupart des Kurosawa, et à qui on doit la mémorable BO de Yojimbo.

 

Pour finir un détail qui a quand même son importance, SPOILER La dernière demi-heure est à couper le souffle, définitivement MA SCENE culte FIN DU SPOILER.



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"Le sabre est l'âme. L'étude du sabre, c'est l'étude de l'âme. Ame perverse, sabre pervers."


Disponible chez wild side video

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