Dai-bosatsu tôge (1966)
Aka : Sword of Doom
Genre : Chambara
Réalisateur : Kihachi Okamoto
Scènariste : Shinobu Hashimoto
Interprètes : Tatsuya Nakadai, Yuzo Kayama, Michiyo Aratama, Toshirô Mifune, Kei Sato
Musique : Masaru Satô
Synopsis
Japon
1860. Les samouraïs savent que leur caste va bientôt disparaître.
Certains, se concentrent sur l'enseignement de la «voie du
sabre». D'autres intriguent entre partisans de l'Empereur et
nostalgiques du Shogun. Les autres se replient sur eux-mêmes, refusant
la réalité, et se réfugient dans l'ultra-violence, le nihilisme
absolu...
Difficile
de commencer tellement ce film me tient à coeur, c'est sans
aucun doute un des films qui m'ont le plus marqués depuis ces dix
dernières années.
C'est l'histoire de Ryunosuke Tsukue (Tatsuya
Nakadai), un samouraï atteint d'un profond mal-être qui a perdu toute
foi aux principes auxquels il avait toujours cru, lorsque celles-ci
commencent à s'effondrer.
Un être dérouté qui cherche à donner un sens à sa vie dans une époque sombre et sans espoir.
C'est une des oeuvres les plus sombres et personnelles d'Okamoto. En
effet, le réalisateur fait parti de cette génération de cinéastes
réactionnaires ayant vécu la seconde guerre mondiale qui ont marqué le
cinéma nippon des années 50/60. Pas étonnant que ce film dégage une
telle force quand on sait que le réalisateur a été envoyé au front en
1943 à peine agé de 19 ans, au moment où les affrontements étaient des
plus violents. Ce long-métrage est selon moi, un moyen qu'il a eu
d'exorciser ses démons intérieur. Un film qui prends au plus profond des tripes !
C'est une des adaptation du roman fleuve de Kaizan Nakazato, Le
Passage du grand Bouddha, scénarisé par Shinobu Hashimoto (Throne of
Blood, Seppuku, L'ange ivre...) et saupoudré d'expériences vécues du
metteur en scène. Le film n'est donc pas totalement fidèle à l'oeuvre
d'origine qui sert ici plutôt de support.
Les acteurs sont tous très bons, Nakadai dans un rôle qui lui va à
merveille, Toshirô Mifune impec et Michiyo Aratama qui n'est pas moins
remarquable dans le rôle de la femme de Bunnojo.
Nakadai et Mifune étant mes acteurs favoris, ce film est d'autant plus spécial pour moi.
Et
puis à noter que c'est là que j'ai connu Kei Sato (un autre acteur que
j'adore) qui joue ici le rôle de Kamo Serizawa, un des dirigeants de la
mythique milice du Shinsengumi.
Venons-en maintenant aux scènes de combats. Elles font parties des
plus belles qui m'ont été données de voir, que ce soit la première ou
celle sous la neige, chaque plan est magnifique et soigné. Les amateurs
de kendo seront comblés tant c'est un régal pour les yeux.
La photographie est excellente et transmet parfaitement l'ambiance sombre et nihiliste du film.
De
même pour la musique composée par Masaru Satô, qui a travaillé dans la
plupart des Kurosawa, et à qui on doit la mémorable BO de Yojimbo.
Pour finir un détail qui a quand même son importance, SPOILER La dernière demi-heure est à couper le souffle, définitivement MA SCENE culte FIN DU SPOILER.
"Le sabre est l'âme. L'étude du sabre, c'est l'étude de l'âme. Ame perverse, sabre pervers."
Disponible chez wild side video